Cet article a d’abord paru dans le Journal of Commerce le 26 juin 2018
Par David Rish, président, Gestion du commerce mondial chez Livingston International
Vue la quantité et la diversité des nouvelles liées au commerce récemment issues de Washington, on peut pardonner aux entreprises américaines de se perdre dans ce qui semble être un flot inépuisable de coups diplomatiques, de moqueries, de compliments, de proclamations et d’annonces politiques qui passent du coq à l’âne.
Il est difficile de se rappeler une époque récente ou le dossier du commerce faisait autant lever de têtes du côté diplomatique que du côté médiatique.
Il y a un an, beaucoup avaient supposé que l’obsession de Washington envers l’examen de barrières commerciales potentielles (des renégociations de l’ALENA à l’imposition de droits de douane sur l’acier pour des raisons de sécurité nationale, en passant par la menace de droits de douane sur les importations en provenance de Chine) était une ruse du Président Trump alias « The Art of the Deal ».
Tout bien réfléchi, ces examens et ces menaces de « recours » commerciaux pour réduire le déficit commercial des États-Unis étaient plus que de simples fanfaronnades de la part d’un président à la langue bien pendue. Chaque fois, le pouvoir exécutif du gouvernement a donné suite aux objectifs déclarés malgré une opposition vigoureuse de la part de son propre parti au Congrès, des groupes industriels et des dirigeants des pays alliés.
Avec une telle régularité dans le suivi, toutes les déclarations du président devraient être prises très au sérieux; qu’elles soient faites par l’entremise de la presse grand public ou de son compte Twitter. Le président cherche et attend les réactions des autres de façon à les sortir du statu quo. Chaque mesure de la boîte à outils de mesures commerciales est prise en fonction de cet objectif. Le climat d’incertitude que cela engendre dérange les négociateurs commerciaux en quête de stabilité. Les négociateurs doivent faire des concessions ou faire monter les enchères, ce qui engendre encore plus d’instabilité et d’incertitude.
Le droit de douane de 25 % proposé par Trump pourrait être chose sérieuse
Pour cette raison, il devrait être extrêmement inquiétant qu’il ait émis l’idée d’appliquer un droit de douane de 25 % sur les importations automobiles. Il serait imprudent de ne pas considérer cette mesure comme une possibilité.
Le fait d’imposer ces droits de douane sur les automobiles ferait exploser un conflit commercial avec des alliés et des partenaires commerciaux clés comme le Canada, le Mexique et l’Allemagne. Nombreux sont ceux qui croient que le secteur automobile américain et des dizaines de milliers de travailleurs de chaque côté de la frontière éprouveront des difficultés de subsistance inutiles et inévitables.