Cet article a été initialement publié le 18 septembre 2017 dans le Journal of Commerce
Par Candace Sider, vice-présidente, Affaires réglementaires, Amérique du Nord, Livingston International
C’est peu dire qu’il existe un certain degré d’inquiétude au sein du milieu d’affaires canadien en ce qui concerne l’avenir de l’Accord de libre-échange nord-américain. Qu’il s’agisse de dirigeants de sociétés, de propriétaires de petites entreprises, d’associations industrielles ou d’observateurs économiques, tous ceux qui s’intéressent au commerce entre le Canada et l’Amérique attendent avec impatience les résultats des négociations de l’ALENA.
Dans certains cas, il est probable que les entreprises suspendent les investissements dans les chaînes d’approvisionnement et l’entreposage au niveau continental, et ce, jusqu’à ce qu’elles soient bien certaines de pouvoir obtenir un rendement viable sur les investissements en question dans le cadre des dispositions du nouvel ALENA.
Bien que les négociateurs eux-mêmes continuent de déclarer publiquement qu’ils sont disposés à trouver un terrain d’entente commun, on ne peut s’empêcher de constater que le Canada est actuellement en train de créer tranquillement un environnement propice à la diversification commerciale. En janvier, bien avant que les négociations de l’ALENA commencent, le gouvernement fédéral a annoncé des entretiens exploratoires dans la perspective d’un accord commercial avec la Chine. Plus récemment, le gouvernement a annoncé son intention de s’ouvrir à de tels entretiens sur le libre-échange avec l’ANASE (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) qui se compose de dix pays membres. Cette activité s’ajoute aux entretiens exploratoires qui se tiennent avec huit pays d’Amérique latine, sans oublier les Philippines, la Thaïlande et la Turquie, ainsi qu’aux négociations déjà actives avec l’Inde, le Japon, Singapour, le Maroc et la plus grande partie des Caraïbes.
Probablement, le fait le plus notable est l’accord que le Canada a déjà conclu avec l’Union européenne dans le cadre de l’Accord économique et commercial global (AECG) en vertu duquel 98 % des tarifs commerciaux sont éliminés avec l’Union européenne. Face à l’agitation qui entoure l’ALENA, on assiste étonnamment à des rumeurs sur l’éventuelle entrée en vigueur de l’AECG le 21 septembre qui prévoit l’ouverture d’un marché de 500 millions aux entrepreneurs canadiens, dont bon nombre sont exposés au risque d’un ALENA potentiellement moins avantageux.