L’accord de libre-échange transpacifique achevé récemment par les négociateurs des 12 nations participantes, mais qui n’est pas encore approuvé par tous les gouvernements de ces pays, pourrait bien compter un treizième membre d’ici deux ans.
Le 26 octobre, Joko Widodo, le président de l’Indonésie, l’économie la plus importante de l’Asie du Sud-Est, a rencontré le président des États-Unis, Barack Obama, et a confié par la suite aux journalistes qu’il déciderait si son pays se joindrait ou non au Partenariat transpacifique (PTP). La participation de l’Indonésie à l’accord de libre-échange représente assurément un avantage pour le pays de M. Widodo ainsi que pour les États-Unis, et cette perspective semble obtenir un appui. Le comité de rédaction de l’agence Bloomberg a publié un éditorial, le 25 octobre, intitulé « L’Indonésie doit se joindre au PTP. » M. Widodo semble lui-même partager cette perspective.
« Nous sommes la plus importante économie de l’Asie du Sud-Est, a-t-il dit à l’agence Reuters par l’entremise d’un interprète. Et l’Indonésie entend se joindre au PTP. »
L’important accord de libre-échange prendrait davantage d’ampleur avec l’adhésion de l’Indonésie
L’Indonésie devra cependant apporter certains changements avant de se joindre à l’accord de libre-échange, comme supprimer certaines restrictions sur les importations et les exportations, modifier les exigences d’emballage et améliorer les droits de propriété intellectuelle, a confié à l’agence de presse le ministre du Commerce américain, Michael Froman. Toutefois, si ces normes sont respectées, les parties aux États-Unis et en Indonésie semblent s’attendre à ce que le nombre de participants au PTP s’élève à 13 d’ici deux ans.
« L’économie de l’Indonésie de 1 billion de dollars renforcerait la solidité du PTP.
Je suis un homme d’affaires, a expliqué au New York Times M. Widodo, en faisant référence aux années où il était exportateur de meubles. Je sais ce qu’ils veulent. Je sais ce dont ils ont besoin. Je souhaite dire que l’Indonésie est ouverte aux investissements. L’Indonésie est ouverte aux investisseurs. »
Le PTP représente déjà les deux cinquièmes de l’économie mondiale, et l’adhésion de l’économie de l’Indonésie de 1 billion de dollars renforcerait assurément la solidité de l’accord, souligne le journal. Thomas Lembong, le ministre indonésien du Commerce, a expliqué à l’agence de nouvelles qu’il était inquiet du fait que si son pays demeurait à l’écart de l’entente, il pourrait perdre du terrain par rapport à ses pays voisins comme le Vietnam, l’Australie, le Brunei, la Malaisie et Singapour, qui tous membres du PTP.
Opposition à la présence indonésienne au sein du PTP
Toutefois, l’adhésion de l’Indonésie à l’accord de libre-échange soulève des inquiétudes autant aux États-Unis que dans les pays de l’Asie du Sud-Est. Certains législateurs indonésiens ont exprimé leur opposition à l’accord, alors qu’aux États-Unis, on s’inquiète de la corruption, du système judiciaire et de la lenteur du processus d’approbation des permis d’affaires.
« Le milieu des affaires posera de nombreuses questions sur le climat commercial qui règne ici », a expliqué au New York Times Robert Blake Jr., l’ambassadeur américain en Indonésie.
S’il n’est pas garanti que l’Indonésie signera le PTP et que son adhésion se heurte assurément à une certaine opposition, elle compte aussi sur l’appui de personnalités influentes dans les deux pays. Les deux prochaines années nous diront si l’accord entre les 12 nations comptera un treizième joueur.