Le gouvernement chinois a entrepris l’inspection d’entreprises de manutention de marchandises dangereuses situées près du port de Tianjin à la suite d’une série d’explosions mortelles qui ont secoué la région en août dernier.
Selon le Journal of Commerce (JOC), bien que les activités du complexe aient repris depuis leur cours normal, les inspections réalisées par Beijing afin d’éviter que de tels sinistres se reproduisent dans le dixième plus important port à conteneurs du monde risquent de compromettre l’efficience de la chaîne d’approvisionnement. Ce port se trouve dans le Nouveau district de Binhai, qui a créé un bureau comptant près de 100 employés et ayant pour tâche d’inspecter les entreprises qui transportent des marchandises potentiellement dangereuses.
« Les contrôles de sécurité, qui se poursuivront jusqu’à la fin de l’année, ciblent les entreprises qui transportent des marchandises dangereuses », explique un représentant du gouvernement du Nouveau district de Binhai, selon l’organe de presse. « Les entreprises ne pouvant exercer leurs activités de production de façon sécuritaire devront fermer, et celles dont les conditions d’exploitation s’avèrent dangereuses devront suspendre leurs activités jusqu’à ce que la situation s’améliore. »
Des explosions pourraient avoir été causées par une réaction chimique au contact de l’eau.
Selon la BBC, ces explosions se seraient produites dans un entrepôt où étaient stockés, entre autres, du carbure de calcium, du cyanure de sodium, du nitrate de potassium, du nitrate d’ammonium et du nitrate de sodium. Bien que la cause de ces déflagrations demeure incertaine, au moins un employé de la société propriétaire de l’entrepôt, Tianjin Dongjiang Port Rui Hai International Logistics, a été arrêté. Ces explosions ont peut-être été déclenchées par l’eau projetée par les pompiers pour éteindre l’incendie. Au moins un des produits chimiques de l’entrepôt, l’acétylène, est reconnu pour déclencher de violentes explosions lorsqu’il entre en contact avec l’eau. Ce type d’explosion aurait pu engendrer d’autres détonations causées par d’autres produits chimiques dans le secteur.
De nouvelles réalités pourraient entraîner des retards au port de Tianjin
Depuis ces explosions, les terminaux du port sont ont repris leurs activités, même si certains entrepôts demeurent fermés, relève le JOC. Les conséquences de ces explosions sur la chaîne d’approvisionnement pourraient se faire ressentir pendant encore plusieurs mois. Un nouveau rapport démontre que les exploitants portuaires peuvent s’attendre à des retards sans précédent, puisque les autorités chinoises instaurent des mesures de protection pour éviter la répétition d’incidents semblables à ce port. De plus, le bâtiment où s’effectuait l’essentiel du travail administratif ayant été endommagé, les opérateurs de terminaux ont dû modifier leurs pratiques commerciales, ce qui ralentit encore plus certains processus.
Un autre problème est survenu quelques mois après les explosions : de nombreux travailleurs habitant la région ont décidé de partir. Craignant les conséquences environnementales des explosions, des habitants quittent la région pour des lieux qu’ils jugent plus sécuritaires. Le port a donc dû composer avec une diminution de la main-d’œuvre.
Avec la reprise des activités à Tianjin, il est justifié de craindre d’éventuels problèmes de congestion. Cette situation forcera les gestionnaires de la chaîne d’approvisionnement et d’autres personnes travaillant au port à s’adapter aux nouvelles réalités accompagnant la diminution de la main-d’œuvre, l’intensification des d’inspections et le resserrement de la réglementation et à trouver des solutions de rechange aux processus compromis par les dommages causés par les explosions.