Cet article a été initialement publié le 11 juillet 2017 dans le Journal of Commerce
Par Cora Di Pietro, vice-présidente, conseil en commerce mondial, Société internationale Livingston
Les entreprises et les industries canadiennes qui veulent réduire leur dépendance commerciale à l’égard de leur voisin du sud, devraient également considérer Londres et Bruxelles comme d’autres points clés. Ces deux villes représentent l’épicentre des négociations actuelles sur le Brexit qui détermineront les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et le degré auquel les deux entités demeureront liées l’une à l’autre.
L’entrée en vigueur en septembre 2017 de l’Accord économique et commercial global (AECG) – un accord commercial entre le Canada et l’UE – ouvre aux entreprises canadiennes de larges horizons pour commercer librement avec le Royaume-Uni, des horizons qui pourraient se refermer rapidement en moins de deux ans en fonction du résultat des négociations sur le Brexit.
Tout au long des négociations sur l’AECG qui ont duré sept ans, le commerce avec le Royaume-Uni représentait sans aucun doute l’un des principaux intérêts des négociateurs canadiens. À titre de plus grand partenaire commercial du Canada en Europe, la Grande-Bretagne est aussi le troisième marché d’exportation en importance. En 2016, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à plus de 25 milliards de dollars canadiens, soit 27 % du commerce total du Canada avec l’Europe. Le Royaume-Uni est également un point d’entrée attrayant pour de nombreuses entreprises voulant lancer ou élargir leurs activités commerciales avec l’Union européenne. Le Royaume-Uni et le Canada ont des formes de gouvernement et des régimes politiques et réglementaires qui se ressemblent; en outre, les deux partagent la même langue. Ces atouts font du Royaume-Uni une plaque tournante et un tremplin incontournables pour les entreprises canadiennes qui ont l’Europe dans leur ligne de mire.
En effet, compte tenu de l’importance des liens économiques entre les deux pays, les dirigeants canadiens et anglais ont d’ores et déjà engagé des discussions informelles sur l’éventualité d’un accord commercial post-Brexit, et ont même avancé des suggestions concernant l’intention du Royaume-Uni de se joindre aux ententes commerciales existantes, comme l’ALÉNA. Malheureusement, pour les parties prenantes, le Royaume-Uni n’a pas le droit d’engager des discussions commerciales bilatérales avec les autres États, étant donné qu’il est encore membre de l’Union européenne.