Cet article a été publié initialement dans le Global Trade Magazine le 7 mai 2018.
Par David Merritt, directeur, Conseil en commerce international, Livingston International
Il serait difficile de trouver une seule entreprise au Royaume-Uni et dans l’Union européenne qui ne soit pas un tant soit peu préoccupée par ce qui résultera des négociations sur le Brexit et les possibles perturbations de leurs activités qu’elles entraîneront.
Le tracas et la préparation ne sont toutefois pas synonymes, et les résultats de chacun sont loin d’être identiques. Les sociétés qui ont suivi de près les négociations sur le Brexit et étudié les divers dénouements et leurs répercussions potentielles sur leurs activités seront indéniablement mieux placées pour répondre à ces perturbations de façon plus agile et plus stratégique.
Pourtant, il ne serait pas surprenant d’observer que plusieurs entreprises d’un côté et de l’autre de la Manche ont adopté une approche attentiste. En cette période d’incertitude et en raison des circonstances changeantes relativement au Brexit, les exploitants et les propriétaires d’entreprises pressés par le temps ont décidé, sans grande surprise, d’attendre de voir comment les choses évolueront.
Cela a certainement été le cas en Amérique du Nord, où les négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) durent depuis neuf mois. Une récente étude menée par Livingston International a démontré que seulement quatre pour cent des PME américaines et six pour cent des PME canadiennes, et environ vingt pour cent des grandes sociétés ont activement élaboré un plan de contingence dans le cas où les États-Unis se retireraient de l’ALENA.
Bien qu’il puisse sembler que les parties touchées par le Brexit bénéficient de plus de temps que leurs homologues nord-américains, le sort du Brexit sera en réalité décidé en 2018, ne leur laissant qu’environ huit mois pour s’adapter à la nouvelle relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
L’aspect le plus touché des chaînes d’approvisionnement sera, et de loin, le processus de douane, qui sera entièrement restructuré dès l’entrée en vigueur du Brexit, sans aucune garantie d’augmentation des ressources humaines aux postes frontaliers pour gérer l’afflux de questions, de malentendus, d’infractions, entre autres. Les commerçants britanniques dotés d’une vision stratégique ont déjà évalué l’impact de ce changement sur leurs processus et, dans plusieurs cas, envisagé l’obtention du statut d’opérateur économique agréé (OEA), qui leur permettra de dédouaner rapidement leurs marchandises. Le statut d’OEA permet aux commerçants de bénéficier d’un statut préférentiel aux postes frontaliers accélérant les processus de douane et diminuant les montants des garanties financières requises pour le paiement des droits et des taxes à la HM Revenue and Customs (administration fiscale et douanière) du Royaume-Uni.