Selon une dépêche de l’agence de nouvelles russe TASS, Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud, aurait déclaré plus tôt ce mois-ci que le commerce entre son pays, la Russie, le Brésil, l’Inde et la Chine (BRIC) avait augmenté de 70 % depuis 2009. Cela démontre la vigueur économique de ce bloc commercial exclu de récentes négociations internationales de grande envergure sur le libre-échange.
Le premier à mettre ensemble ce groupe de pays a été Jim O’Neill, économiste en chef sortant de Goldman Sachs. Ces pays étaient alors encore considérés comme relativement pauvres, mais nettement émergents. Initialement composés de la Russie, du Brésil, de l’Inde et de la Chine (l’Afrique du Sud s’est intégrée par la suite), ces pays ont organisé des rencontres régulières pour favoriser la coopération entre les nations et alimenter leur émergence en tant que puissances économiques.
Même si ces pays demeurent loin de dominer l’économie mondiale – effondrement du marché boursier chinois, tempêtes économiques en Russie après diverses sanctions – ils sont depuis longtemps considérés comme formant un groupe important.
Une croissance récente parmi les nations BRICS
Les nations BRICS représentent 30 % du PIB mondial; elles produisent le tiers des biens industriels de la planète et 50 % de ses produits agricoles, nous explique TASS. Le président sud-africain a également décrit l’investissement mondial dans ce bloc commercial. Les cinq pays ont attiré 20,5 % de l’investissement mondial en 2014, contre 16,9 % en 2009. Les investissements de capitaux ont également augmenté au cours de la même période.
« Nous sommes prêts à élargir notre coopération économique avec ces partenaires dans des domaines clés tels que la production alimentaire, la production d’électricité, l’industrie pétrochimique, l’exploitation minière, le tourisme, les énergies renouvelables et le nucléaire, le commerce, le transport, les communications et la formation », a déclaré M. Zuma.
Les nations BRICS tenues à l’écart de récents développements commerciaux
Malgré les revers économiques qu’ils ont subis ces dernières années, les nations BRICS gardent les yeux fixés sur l’investissement mondial et sur la croissance des échanges au sein du groupe. Et pourtant, elles ont été tenues à l’écart des négociations sur plusieurs accords de libre-échange.
Les nations BRICS sont exclues autant du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) entre les États-Unis et l’Union européenne que du Partenariat transpacifique entre le Mexique, le Canada et les États-Unis et un certain nombre de pays asiatiques, selon un éditorial publié par Terence O’Brien dans la revue néozélandaise Stuff. Les nations BRICS n’interviennent pas dans l’Accord sur le commerce des services (ACS), en cours de négociation entre les 25 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), y compris l’UE.
M. O’Brien mentionne d’autres événements touchant le commerce mondial qui montrent à quel point ces nations sont absentes des efforts de promotion des échanges commerciaux à l’échelle de la planète. Par exemple, les réformes à venir du Fonds monétaire international visant à « prendre acte du poids international croissant des nations BRICS » accusent du retard. Il explique aussi que l’impatience ressentie par les nations BRICS les incite à prendre des mesures telles que la création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (Asian Infrastructure Investment Bank ou AIIB) par la Chine.
Les nations BRICS ont également créé la Nouvelle banque de développement BRICS (NDB BRICS), « une solution de rechange à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, institutions dominées par les États-Unis », selon le site Web de l’organisme. La description de cette banque énumère d’autres différences avec la Banque mondiale. M. Zuma estime que la création de cette nouvelle banque constitue un moment fort du septième sommet des BRICS.
Les développements récents ont probablement entravé la croissance qu’il a décrite, mais les nations BRICS s’efforcent de poursuivre la croissance entre les pays membres de ce bloc commercial. Reste à voir si cela suffira à mettre les nations BRICS sur un pied d’égalité avec des nations mieux établies.