Le plus important port du Brésil a récemment connu des interruptions à la suite de la grève qui a touché quatre terminaux quelques mois après qu’une explosion eut endommagé l’emplacement.
Environ 4 000 débardeurs ont entrepris une grève potentiellement illégale au port de Santos, au Brésil, le 21 mars, rapporte le Journal of Commerce (JOC). Le débrayage a ralenti les activités dans plusieurs terminaux, y compris les deux principales installations de conteneurs du port. Au départ, la grève devait durée 24 heures, bien que les activités les plus perturbatrices au Brasil Terminal Portuario ont duré 12 heures. Par la suite, le syndicat des débardeurs Sindestiva et l’Union of Port Operators State São Paulo (Sopesp) ont convenu de reprendre les discussions le 23 mars.
Les syndiqués revendiquent plus tôt que prévu une hausse de salaire
La raison du débrayage concerne le salaire des membres du syndicat Sindestiva. Ces derniers affirment qu’ils doivent négocier des augmentations salariales avec Sopesp dès maintenant, plutôt que d’attendre l’échéance de la convention collective prévue en août.
« Nous avons débrayé et dressé un piquet de grève pour défendre nos emplois et notre travail. Nous demandons un salaire équitable et nous savons que les employeurs sont en mesure de satisfaire nos demandes », a expliqué aux médias locaux, Rodnei Oliveira da Silva, le président de Sindestiva, indique le JOC.
Parmi les facteurs qui ont entraîné la grève, M. da Silva a mentionné à l’agence de presse les salaires des débardeurs qui accusent un retard important sur l’inflation, la nécessité d’obtenir davantage de bons de repas ainsi que des salaires plus élevés pour les membres du syndicat qui travaillent de nuit. Par contre, la Sopesp a maintenu que le syndicat devrait attendre jusqu’au moins d’août avant de négocier ces questions. Jos dos Santos Martins, le directeur administratif du groupe d’employeurs, a expliqué que le Sopesp travaillait avec le tribunal régional du travail afin de faire déclarer la grève comme illégale. Cela pourrait se traduire par des pertes financières si la responsabilité du débrayage était imputée aux membres du syndicat.
Un agent d’expédition a confié au JOC que ces problèmes couvent depuis un certain temps.
« C’est le moment de l’année, juste après la fin du carnaval et de la période des Fêtes, où les syndicats commencent à négocier les augmentations de salaires annuelles et autres avantages sociaux, a-t-il indiqué à la publication. Mais cette mesure particulière est venue de nulle part et semble liée à la perte de contrôle sur l’inflation. »
Les récentes explosions dans les ports en Chine et au Brésil s’expliquent par l’entreposage de produits chimiques.
Les grèves à Santos surviennent à la suite de l’explosion en janvier
La grève a tout simplement représenté la dernière interruption à Santos en 2016. Au début de l’année, soit le 14 janvier, le port a été le théâtre d’une explosion. La déflagration était attribuable à une réaction chimique résultant de l’eau de pluie entrant en contact et se mêlant à de l’acide et des désinfectants dans un entrepôt de fret, a indiqué la BBC. Après l’explosion, des secteurs du port ont été évacués par mesure de sécurité. Le terminal dans l’emplacement de la déflagration était exploité par Localfrio, une entreprise de logistique. Le porte-parole a expliqué que les conteneurs étaient remplis d’acide chlorique et de Dichloroisocyanurate de sodium.
La présence de produits chimiques réactifs dans l’explosion est similaire à la catastrophe survenue au port de Tianjin en Chine. Selon la BBC, l’entrepôt au centre de l’explosion contenait du carbure de calcium, du cyanure de sodium, du nitrate de potassium, du nitrate d’ammonium et du nitrate de sodium. Avant la déflagration, des pompiers combattaient un incendie dans le port à l’aide de jet d’eau. L’agence de presse a indiqué que, selon des spéculations, l’eau utilisée pour éteindre le feu pourrait avoir réagi avec les produits chimiques, causant l’explosion.
À Santos, la nouvelle année a été caractérisée par des mois turbulents. La suite des choses sera dictée par la réaction des débardeurs à la décision à savoir si leur grève est illégale.