Cet article a été initialement publié le 17 avril 2018 dans le Financial Post, le Montreal Gazette, le Saskatoon Star Phoenix, le Regina Leader Post, le Windsor Star, l’Ottawa Citizen, le Calgary Herald, l’Edmonton Journal et le Vancouver Province.
Par Stéphan Galarneau, chef de la division des petites entreprises de la Société internationale Livingston
Les entreprises dédiées aux activités commerciales transfrontalières connaissent maintenant trop bien la sensation de nausée qui accompagne les hauts et les bas des négociations continues de l’ALÉNA.
Il semble que nous assistons, à chaque intervalle de quelques semaines, à une alternance entre les sentiments d’optimisme et de pessimisme, qui laisse ensuite place à un manque d’information, avant de retourner à l’optimisme ou au pessimisme, en fonction du secteur ou du segment de marché concerné.
Les multinationales aux États-Unis qui avaient massivement investi dans des chaînes d’approvisionnement continentales au fil des années ont attentivement suivi les pourparlers sur l’ALÉNA, dans l’espoir de la réussite d’une renégociation qui laisserait les principes de base de l’accord inchangés.
Les petites entreprises semblent toutefois adopter une approche dangereusement passive en ce qui concerne les négociations. Même parmi celles qui ont recours à l’ALÉNA, il semble régner un sentiment de fatalité en ce qui concerne cet accord commercial assiégé.
Une étude récente de la Société internationale Livingston concernant les entreprises ayant recours à l’ALÉNA montre que 80 % des petites entreprises ont recours à l’accord commercial afin d’obtenir des réductions de coûts pour toutes leurs transactions transfrontalières ou la plupart de celles-ci. En outre, moins de la moitié pensent qu’un retrait des États-Unis de l’ALÉNA pourrait avoir un effet très négatif sur leur industrie, et la moitié des entreprises pensent que cela pourrait avoir un effet très négatif sur leur entreprise individuelle. Donc, on pourrait présumer que le sort de l’ALÉNA serait d’une grande importance.
Ce n’est pas le cas. La même étude montre que seulement 15 % des petites entreprises et 16 % des moyennes entreprises suivent de près les négociations et sont au courant des enjeux clés et des répercussions potentielles. La plupart des entreprises (85 %) suivent soit nonchalamment ou pas du tout les pourparlers sur l’ALÉNA. En outre, seulement 6 % des petites entreprises et 4 % des moyennes entreprises affirment avoir des plans d’urgence en place dans l’éventualité d’un retrait des États-Unis de l’ALÉNA.