Étant donné que les négociations du Partenariat transpacifique (TPP) cafouillent de nouveau, les pays asiatiques portent leur attention ailleurs dans l’espoir de parvenir à un accord commercial distinct.
Le Partenariat économique global régional (RCEP) est similaire au TPP en ce qu’il vise à faire disparaître les barrières commerciales entre les pays du Pacifique. Dans la réalité, cet accord de libre-échange éventuel est vu comme une sorte de concurrent au TPP. Il englobe les dix pays membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) – Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam–, ainsi que l’Australie, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée et la Nouvelle-Zélande, pays qui ont tous déjà leurs propres ententes avec l’ANASE. Entamées en 2012, les négociations visent à créer un milieu ouvert pour les échanges commerciaux dans la région.
À cause des retards du TPP, les pays asiatiques se tournent vers le RCEP
Maintenant que les négociations du TPP achoppent sur les pièces automobiles et les produits laitiers, les pays du RCEP tentent de parvenir à un accord régional afin de faire avancer les choses, en ce qui concerne le libre-échange, avant la fin de l’année. La dernière réunion entre ces pays a été très productive, selon les dires des intervenants. Parmi eux, Mustapa Mohamed, ministre du Commerce de la Malaisie, était optimiste à l’issue des dernières discussions sur le RCEP.
« Le plus gros problème que nous avons résolu aujourd’hui était l’accord sur les modalités se rapportant aux marchandises, à savoir le degré de réduction des droits de douane », a-t-il déclaré selon l’Australian Financial Review, ajoutant qu’il « considère cela comme une grande réalisation ».
Le ministre du Commerce australien Andrew Robb était aussi très optimiste après la dernière série de discussions. Il a décrit la région couverte par l’ANASE comme « la plus forte dans le monde », selon Channel News Asia. Il dit avoir l’espoir que les négociations se poursuivront de façon positive afin de stimuler une croissance future. Les négociateurs des 16 pays du RCEP doivent se rencontrer en Corée du Sud en octobre pour finaliser les parties de l’accord qui concernent la disparition des barrières commerciales.
Le RCEP décrit comme faisant concurrence au TPP
Selon certains experts, le RCEP est un accord qui entre en concurrence directe avec le TPP. Selon le Financial Review, le RCEP fait intervenir le poids lourd de la région – la Chine –, alors que le TPP, sous l’impulsion des États-Unis, l’exclut. De plus, les deux accords ont une portée légèrement différente. En effet, le RCEP vise à harmoniser les divers accords commerciaux dans toute la région Asie-Pacifique, tandis que TPP est conçu pour modifier les règles régissant les échanges commerciaux afin de promouvoir le libre-échange.
D’après la même publication, de nombreux pays disent espérer que le RCEP sera signé au plus vite, alors même que les pourparlers du TPP ne mènent toujours à rien. Par exemple, Rita Teaotia, secrétaire du commerce de l’Inde, a dit que le RCEP est la meilleure chance dont dispose son pays pour s’intégrer à un bloc commercial régional. Pour sa part, Apiradi Tantraporn, vice-ministre thaïlandaise du Commerce, a fait remarquer que même si la Thaïlande est désireuse de se joindre au TPP à un moment donné, c’est plutôt la conclusion du RCEP qui l’intéresse pour le moment.
À bien des égards, le RCEP fait contraste au TPP, notamment parce que les discussions du premier vont bon train alors que celles du deuxième ne font que s’embourber.