Le coup d’envoi de la dernière ronde de négociations du Partenariat transpacifique (PTP) a récemment été lancé à Atlanta, en Georgie, et les douze pays participants tenteront de conclure rapidement ces négociations qui se sont déroulées dans le plus grand secret et parfois de façon litigieuse.
Les représentants des divers États ont à nouveau scruté les modalités de cet imposant accord commercial afin de le conclure rapidement. Les négociations d’Atlanta représentent le dernier jalon d’un marathon entrepris par ces douze pays. Divers enjeux, allant des produits laitiers à l’approvisionnement en pièces automobiles, ont nui au progrès des négociations, et les représentants ayant pris part aux pourparlers sont certainement heureux d’en entrevoir la fin. Cependant, comme d’habitude, la dernière ronde de négociations comportera aussi son lot d’embûches.
Les négociateurs s’apprêtent à poursuivre les pourparlers sur des questions litigieuses.
Un représentant de la Nouvelle-Zélande a récemment déclaré à une agence de presse que les négociateurs devront réaliser des progrès dans divers dossiers, notamment les produits laitiers et l’industrie automobile, selon l’agence Reuters. La Nouvelle-Zélande, premier exportateur de produits laitiers au monde, souhaite un meilleur accès aux marchés américain, canadien et japonais.
« Il reste du travail à faire en ce qui a trait à l’industrie automobile, aux produits biologiques, à la propriété intellectuelle et, évidemment, aux produits laitiers en ce qui concerne la Nouvelle-Zélande, a déclaré à Radio New-Zealand Mike Petersen, représentant du pays en matière d’agriculture. Les ministres devront prendre des décisions difficiles à propos de ces enjeux, et nous croyons qu’ils pourront y parvenir au cours des prochains jours. »
Andrew Robb, ministre du Commerce australien, estimait avoir bien évalué la position des négociateurs et leur capacité à conclure cet accord. Politico rapporte que le Ministre aurait qualifié la signature de l’accord « d’imminente » puisqu’il serait terminé à 90 %. Il avait plus tôt situé son estimation à 98 %.
Les entreprises s’inquiètent d’éventuelles répercussions négatives du PTP.
Cette révision à la baisse pourrait s’expliquer par divers obstacles qui se posent toujours aux négociateurs. Par exemple, les répercussions de cet accord pour les entreprises canadiennes suscitent des inquiétudes. Au Canada, l’automobile et l’agriculture pourraient subir les effets de négociations ne tournant pas en leur faveur, explique CTV News. Unifor, le plus important syndicat du secteur privé au pays, s’inquiète de ce que l’entente permette à certains pays d’exporter en Amérique du Nord des véhicules comprenant moins de pièces fabriquées au Canada, ce qui risque de nuire aux entreprises. Les enjeux comme celui soulevé par Unifor ont grandement ralenti le déroulement des négociations.
Des désaccords politiques pourraient retarder davantage la signature du PTP
La Maison-Blanche espérait que les douze pays arrivent à un accord avant la fin de l’année. Cela semble maintenant improbable. En effet, selon le Washington Post, même si les négociateurs concluaient une entente cette semaine, il faudrait trois ou quatre mois pour la soumettre à la Chambre des représentants et au Sénat. Cette perspective est pour le moins incertaine, étant donné les obstacles qui se dressent toujours devant les négociateurs et l’opposition croissante des décideurs et des citoyens dans plusieurs des douze pays participants.
L’hostilité à l’égard du PTP aux États-Unis pourrait être une embûche particulièrement difficile depuis que le président de la Chambre, John Boehner (représentant républicain de l’Ohio), a annoncé sa démission effective à la fin d’octobre. De nombreux représentants républicains faisant partie du groupe de décideurs ayant poussé M. Boehner vers la sortie s’opposent aussi à l’important accord entre les pays de la région du Pacifique, révèle Salon. D’ici à ce que le PTP soit soumis aux voix à la Chambre des représentants, M. Bohener aura quitté ses fonctions, et l’opposition à l’accord sera beaucoup plus puissante que lors de l’adoption de la Trade Promotion Authority. En plus de l’opposition des représentants républicains, l’accord suscite le mécontentement de certains démocrates.
Bien que les négociateurs entament ce qui sera, espèrent-ils, la dernière ronde de pourparlers du PTP, des obstacles demeurent, même au-delà de la table de négociation. Ces obstacles s’avèrent encore plus considérables dans le contexte de l’élection présidentielle des États-Unis. Les négociateurs entreprennent peut-être la dernière ronde de négociations du PTP, mais la réalisation de cet accord semble encore lointaine.