Après avoir été définis comme des composantes importantes de l’économie mondiale future il y a quelques années, le Brésil, de la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (les nations BRICS) ont récemment eu différentes difficultés qui sont mises en évidence par les récents volumes de conteneurs.
De récents grands titres comme « Les nations BRICS coulent comme pas une » et « Les nations BRICS pourraient être pulvérisées, comme l’illustrent les graphiques » viennent ponctuer un parcours difficile pour les économies émergentes. Newsmax, qui a publié la première nouvelle, a expliqué que le Brésil est tombé en profonde récession, que l’économie de la Russie se contracte, que la croissance de la Chine ne se fait plus au même rythme qu’il n’y a pas si longtemps et que l’Afrique du Sud est aux prises avec un PIB en baisse et une remontée du chômage. L’Inde semble le seul membre du groupe à présenter un certain dynamisme, une réalité que Newsmax a attribuée aux penchants démocratiques du pays, par opposition aux gouvernements beaucoup plus centralisés des autres nations BRICS.
Nous pouvons discuter des récentes difficultés des nations BRICS en termes de volumes de conteneurs. Les résultats du premier semestre publiés par l’une des plus importantes sociétés privées de transport et de logistique en Russie illustrent bien la situation. La société FESCO Transportation Group a en effet publié ses résultats pour le premier semestre de 2015 (jusqu’au 30 juin), et ceux-ci n’ont rien de resplendissant.
Les difficultés de FESCO reflètent celles de la Russie
Sur douze mois, les volumes de conteneurs intermodaux de FESCO pour le premier semestre ont diminué de 9 % pour s’établir à 107 000 unités en équivalents vingt pieds (EVP). Plusieurs autres divisions de la société ont également déclaré des pertes pour le premier semestre de 2015. Les volumes de conteneurs maritimes, particulièrement, ont chuté de 17 % pour se fixer à 168 000 EVP. Le cabotage a diminué de 4 % et le transport ferroviaire a fléchi de 2,3 %, atteignant ainsi respectivement 27 000 EVP et 144 000 EVP. FESCO exploite également le port de Vladivostok, le plus important port de la Russie en Extrême-Orient, dont l’achalandage a diminué de 28 % pour s’établir à 175 000 EVP.
Les problèmes de FESCO sont dans l’ensemble un reflet des difficultés de la Russie, ainsi que de celles de plusieurs autres membres des nations BRICS. Le Journal of Commerce (JOC) rapporte que les importations et les exportations russes ont fléchi tout au long du premier semestre de 2015 pour nombre de raisons, notamment les sanctions imposées à Moscou par l’Occident, la dévaluation de la devise et la chute des prix du pétrole. Pendant le semestre clos le 30 juin, les exportations par conteneurs de la Russie ont reculé de 4 % pour atteindre 356 462 EVP tandis que les importations enregistraient une baisse de 28 %, les portant à 608 062 EVP. Tout comme la Russie, plusieurs autres membres des nations BRICS ont été confrontés à de l’instabilité au cours du premier semestre de 2015 en ce qui concerne les volumes de conteneurs entrant et sortant de ces nations.
La dévaluation des devises au Brésil et en Chine freine les importations et les exportations
Les importations et les exportations par conteneurs ont, parallèlement, été en harmonie avec la dévaluation du real brésilien, selon le JOC. Sur le marché mondial, les prix des produits originaires du Brésil ont diminué en raison de la dévaluation, ce qui a fait grimper de 9 % sur douze mois les exportations des pays de l’Amérique du Sud au premier semestre de 2015 pour se fixer à 1,1 million EVP. Toutefois, les produits étrangers sont devenus plus chers au Brésil, ce qui a entraîné une baisse de 4 % des importations, qui se sont établies à 1,2 million EVP au cours de la même période.
Entre-temps, la Chine a été confrontée à ses propres problèmes d’importation et d’exportation, situation qui est en partie attribuable à la volatilité récente sur le marché boursier chinois. Par exemple, les exportations chinoises ont augmenté, mais de si peu que cette croissance demeure décevante. Au cours du premier semestre, les exportations ont grimpé de 1 % pour atteindre 20 millions EVP. Et ceci s’est produit après que Beijing a dévalué sa devise afin de rendre ses produits plus attrayants aux yeux des marchés étrangers. Les importations chinoises ont fondu de 3 % jusqu’au 30 juin.
Les difficultés des nations BRICS n’empêchent pas l’Inde de se distinguer
L’Inde brille au centre des difficultés des autres membres des nations BRICS. Les importations et les exportations du pays ont augmenté au cours du premier semestre de 2015. Les exportations par conteneurs de l’Inde sur douze mois au premier semestre ont bondi de 3 % pour se fixer à 1,7 million EVP. Les importations ont augmenté de 8 % pour atteindre 1,7 million EVP également.
Newsmax a indiqué que l’Occident n’est pas sur le point d’investir beaucoup pour maintenir à flot les nations BRICS en cette période difficile. Les nations BRICS devront, semble-t-il, miser sur elles-mêmes pour se relever des difficultés qui ont miné la plupart de leurs économies émergentes. Si des initiatives comme la dévaluation de la devise chinoise constituent un point de départ, il faudra voir si les membres des nations BRICS seront en mesure de se tirer entièrement de la situation dans laquelle ils sont embourbés.