L’embargo commercial américain contre Cuba a récemment franchi l’étape de son 55e anniversaire. Bien qu’elle arrive lentement, la fin imminente de plusieurs décennies de restrictions commerciales fait en sorte que les sociétés se préparent à tirer profit du potentiel en matière de commerce et d’investissement qui accompagne l’ouverture des relations entre les deux pays.
Puisque les États-Unis et Cuba se dirigent à pas lents vers une levée de l’embargo, des sociétés prennent pied dans des régions comme dans un port à Mariel Bay, à 45 kilomètres à l’ouest de La Havane, selon le Journal of Commerce (JOC). Le nouveau port à conteneurs de 957 millions de dollars, conçu pour accueillir les grands porte-conteneurs qui devraient passer par l’élargissement du canal de Panama, est prêt à devenir un important centre de transit pour les navires. La secrétaire au commerce des États-Unis, Mme Penny Pritzker, s’y est récemment rendue dans le cadre d’une visite du pays.
Les sociétés manifestent leur présence à Mariel Bay
Mme Pritzker n’est toutefois pas la seule invitée à s’être arrêtée dans la zone planifiée de libre-échange. Au cours de l’été, l’agence Associated Press rapportait que plusieurs sociétés cherchaient à plonger dans l’action à Mariel Bay. À cette époque, cinq sociétés étrangères et deux sociétés nationales avaient reçu l’autorisation d’exercer des activités dans le port en construction.
« Nous sommes en juillet et nous avons déjà approuvé près d’une société par mois, a indiqué à l’agence AP, Ana Teresa Igarza, directrice de la zone spéciale de développement à Mariel. Ce rythme correspond à ce que nous prévoyions d’emblée. »
Elle a ajouté que les approbations initiales sont les plus difficiles à obtenir et, par la suite, le processus devient plus facile pour d’autres entreprises qui espèrent s’établir dans le port. Elle a également affirmé à l’agence de presse que des gens d’affaires américains en visite avaient exprimé leur intérêt pour établir des activités dans le port.
La zone planifiée de libre-échange devrait présenter de nombreuses occasions pour les entreprises qui sont en mesure de se garantir une place à Mariel Bay. Le port se situe au milieu d’une zone de développement et de libre-échange de 290 kilomètres carrés offrant des incitatifs fiscaux et des tarifs douaniers concurrentiels, indique le JOC. Compte tenu des prétendus avantages et si l’embargo est levé comme prévu, plusieurs sociétés établies aux États-Unis surveillent attentivement les progrès à Cuba.
Les visées audacieuses de Cuba pour les investissements étrangers
La Havane a reconnu l’importance qu’auront les investissements étrangers pour le pays lorsque l’embargo commercial sera levé. Cuba souhaite attirer des investissements étrangers annuels de l’ordre de 2 à 2,5 milliards de dollars, après n’avoir accueilli qu’environ deux fois ce montant durant l’ensemble des années 1990. Malgré ces espoirs d’investissements importants, la stratégie à l’égard de l’activité étrangère à Cuba sera vraisemblablement déployée à long terme.
« Il s’agit d’un marché patient, stratégique et à long terme qui évolue sous nos yeux, à un rythme franchement cubain, a confié au JOC l’ancien ambassadeur du Canada à Cuba, Mark Entwistle. Vous devez adopter une vision à long terme. Les sociétés qui ont du succès à Cuba ont cette vision à long terme qui leur permet de gérer les hauts et les bas de la conduite des affaires. Mon conseil est de ne pas trop miser sur les présentations de ventes, mais plutôt d’écouter davantage. Si vos activités s’inscrivent dans un secteur qui correspond aux priorités de Cuba, alors vos chances de succès sont réellement bonnes. »
Si le processus de levée de l’embargo commercial américain contre Cuba se fait lentement, les efforts des sociétés pour se préparer au rétablissement éventuel des relations entre les deux pays progressent bien.